Deux Français ont
remporté la médaille Fields, considérée comme le
«Nobel des mathématiques», jeudi. Cette distinction
très prisée est remise tous les quatre ans depuis
1936 à plusieurs mathématiciens de moins de 40 ans.
Selon
Nicolas Sarkozy
qui a félicité les lauréats par le biais d'un
communiqué, «ce résultat exceptionnel confirme la
très grande qualité de l'école française de
mathématique qui, année après année, fait éclore de
nouveaux talents et pérennise une très longue
tradition dont la
France
est fière».
Outre les
Français Cédric Villani et Ngo Bao Chau, l'Israélien
Elon Lindenstrauss et le Russo-suédois Stanislav
Smirnov ont été récompensés lors du Congrès
international des mathématiciens (CIM) 2010
qui réunit plus de 3000 mathématiciens du monde
entier à Hyderabad, dans le sud de l'Inde.
Gaz et
plasmas
Directeur de
l'Institut Henri Poincaré (IHP) et professeur à
l'Ecole normale supérieure de
Lyon,
Cédric Villani, 36 ans, est couronné pour des
travaux sur le comportement de gaz et de plasmas.
Pour lui, la médaille Fields est «un encouragement à
poursuivre» et à «continuer d'explorer» différentes
voies des mathématiques. «Il s'agit d'être mieux
armés pour, par exemple, programmer des simulations
sur ordinateur de ces équations».
Ngo Bao Chau, 38
ans, né en 1972 à Hanoi et naturalisé français en
2010, qui enseigne à l'université de Paris-Sud, a
reçu la médaille Fields pour sa démonstration, en
2008, du «Lemme fondamental», une conjecture
formulée en 1987.
Récemment vérifiée
par les experts du domaine, cette démonstration de
plus de 150 pages a été citée en décembre dernier
dans le magazine Times «comme l'une des dix plus
belles découvertes scientifiques de l'année»,
rappelle l'université de Paris-Sud dans un
communiqué.
La
recherche mathématique française au «2e rang
mondial»
Ce palmarès 2010
porte à 11 le nombre de lauréats français sur les 52
médailles Fields décernées depuis 1936.
Cela «conforte le deuxième rang mondial de la
recherche mathématique française», estiment
plusieurs organismes de recherche français (CNRS,
ENS, UPMC).
Par ailleurs, le
Prix Gauss, qui consacre les applications en
mathématiques, revient au Français Yves Meyer, 71
ans, «pour ses contributions fondamentales à la
théorie des nombres» et «son rôle de pivot dans le
développement de la théorie des ondelettes»,
révolutionnant le traitement du signal et la
statistique.