Kết quả chính thức vòng I cuộc bầu cử tổng thống Pháp ngày
22/04/2007
Nicolas Sarkozy 31,10%
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« Mes chers compatriotes, ce soir le peuple de France
s’est exprimé avec clarté. Après tant de scrutins
marqués par la montée de l’abstention, ce premier tour
est une victoire pour notre démocratie. En se rendant
massivement aux urnes, les Français ont exprimé leur
volonté de ne laisser personne décider à leur place. En
me plaçant en tête de ce premier tour, et en plaçant
Madame Royal en deuxième position, ils ont
marqué clairement leur souhait d’aller au bout du débat
entre deux idées de la nation, deux projets de société,
deux systèmes de valeur, deux conceptions de la
politique. Ce débat, nous avons la responsabilité,
Madame Royal et moi, de faire en sorte qu’il se déroule
dans la clarté, dans la sincérité, dans le respect des
personnes. Nous avons le devoir de donner à travers ce
débat une image de dignité qui soit à hauteur de la
dignité de la fonction présidentielle. Pour ma part, je
ne changerai pas de ligne de conduite. Je veux dire à
Madame Royal que je la respecte, que je respecte ses
convictions, et que je souhaite que le débat du second
tour soit véritablement un débat d’idées. Les Français
l’attendent depuis trop longtemps, les Français le
réclament avec trop de force pour que ce débat d’idées
soit dénaturé.
Alors aux onze millions d’électeurs qui ont voté
pour moi au premier tour, parce qu’ils se sont reconnus
dans les idées que j’ai exprimées, je veux dire merci,
et un merci qui vient du plus profond de mon cœur. Ils
m’ont fait confiance, et je veux leur dire que je ferai
tout pour être digne de cette confiance.
Tout au long de cette campagne, j’ai souhaité
m’adresser à tous les Français, bien au-delà des partis.
J’ai voulu parler à ceux auxquels on ne parlait plus.
J’ai voulu parler aux travailleurs, aux ouvriers, aux
employés, aux artisans, aux agriculteurs, à la France
qui donne beaucoup, et qui ne reçoit jamais rien. A la
France qui est exaspérée et qui souffre. Celle des
banlieues en difficultés, des bassins industriels en
déclin, des cantons ruraux abandonnés. J’ai voulu mettre
au cœur de la politique des valeurs qui me sont chères :
l’identité de la Nation, l’autorité, le travail, le
mérite. J’ai voulu parler de morale. J’ai proposé la
revalorisation du travail, l’école de l’excellence, la
moralisation du capitalisme financier, la révolution du
développement durable. J’ai dit que ma priorité était de
donner à chacun le moyen d’accomplir ses rêves, de
réaliser ses ambitions, de réussir sa vie. Ces principes
sont le fondement de mon projet politique. Quels que
soient les obstacles je n’y renoncerai jamais, je ne les
renierai jamais, parce que je suis profondément
convaincu que l’avenir de la France, sa prospérité, sa
place dans le monde en dépendent, comme en dépend le
bonheur des Français.
Alors dans les quinze jours qui restent avant le
second tour, je veux dire à tous les Français qui ont
peur, qui ont peur de l’avenir, qui se sentent fragiles,
vulnérables, qui trouvent la vie de plus en plus lourde,
de plus en plus dure… Je veux dire à tous ces Français
que je veux les protéger. Je veux les protéger contre la
violence, Je veux les protéger contre la délinquance,
mais je veux les protéger aussi contre la concurrence
déloyale, contre les délocalisations, contre la
dégradation des conditions de travail, contre
l’exclusion… Je veux redonner aux Français le goût
d’entreprendre, innover, le goût de l’aventure, et
pourquoi pas le goût du risque… Je veux pouvoir parler
aux Français de protection sans être accusé de
protectionnisme. Je veux pouvoir parler de la nation
Française sans être accusé de nationalisme. Au fond, je
veux parler à tous ceux que la vie a brisés, je veux
parler aux accidentés de la vie. Je veux parler à ceux
de nos compatriotes que la vie a usés, à ceux qui sont
dans la détresse. Je veux parler aux malades, aux
handicapés, aux personnes âgées, à ceux qu’une pression
trop forte a épuisés, à tous ceux qui ont trop souffert.
Eh bien moi je veux leur redonner l’espérance. A
chacun, ils ont le droit à l’espérance. Je veux leur
dire que la France dont je rêve, c’est une France qui ne
laissera tomber personne, une France qui est comme une
famille, où le plus faible, le plus vulnérable, le plus
fragile, a le droit à autant d’amour, autant de respect,
autant d’attention que le plus fort.
Une France où même à celui qui n’a plus de forces
on reconnait la dignité de l’homme et du citoyen. Je
veux m’adresser à tous les Français, pour leur dire que
la société du plein emploi est un moyen parce que
l’objectif, c’est la société de la pleine citoyenneté.
Au fond, mes chers compatriotes, je ne souhaite qu’une
chose : rassembler le peuple français autour d’un
nouveau rêve Français. Un rêve français qui est celui
d’une république fraternelle où chacun va trouver sa
place, où personne n’aura plus peur de l’autre… Où la
diversité sera perçue non comme une menace, mais comme
une richesse.
Cette France fraternelle dont je rêve, c’est la
France qui m’a vu naître et c’est celle qui m’a tout
donné. Je lui doit tout. Eh bien il est venu le temps
pour moi de rendre à la France qui m’a tout donné de lui
rendre tout ce que je peux lui donner moi-même. Cette
France fraternelle, ce rêve français, j’invite tous les
Français de bonne volonté, quellles que soient leurs
origines, quelles que soient leurs croyances, quels que
soient leurs partis, à s’unir à moi, pour qu’ensemble
nous puissions la bâtir.
Mes chers compatriotes, oui, je vous le dis du
fond du cœur : vive la République, et par-dessus tout :
vive la France ! »
Ségolène Royal 25,80%
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Françaises, Français, mes chers compatriotes…
A vous qui m’avez apporté, si nombreux, vos
suffrages aujourd’hui, je vous exprime ma joie et ma
profonde gratitude. Un élan civique s’est levé. La très
forte participation que j’avais appelée de mes vœux est
là. Je mesure la responsabilité éminente et qui m’honore
que vous m’avez confiée ce soir. Je n’en tire aucune
gloire personnelle. Vous me donnez une responsabilité
majeure, celle de porter le combat du changement pour
que la France se relève, qu’elle retrouve son optimisme
et qu’elle fasse le choix de l’audace et de la sérénité.
Une nouvelle campagne s’ouvre. Dans quinze jours,
la France va choisir son destin et son visage. Je lance
un appel à toutes celles et ceux qui veulent que la
France fasse triompher la république du respect. Parce
que nous savons qu’il n’y a pas de liberté sans justice,
qu’il n’y a pas d’efficacité économique sans progrès
social, nous aurons le 6 mai prochain un choix clair
entre deux voies très différentes, et je tends la main à
toutes celles et ceux qui pensent, comme moi, qu’il est
non seulement possible mais urgent de quitter un système
qui ne marche plus.
Mes chers compatriotes, je vous invite à inventer
une France neuve, à la fois protectrice et dynamique,
une France à la fois fraternelle et conquérante; et qui
permet à chacun de construire et de réussir sa vie.
J’appelle ce soir au rassemblement de toutes
celles et ceux qui se reconnaissent dans les valeurs du
pacte présidentiel et qui pensent qu’on peut réformer la
France sans la brutaliser. Qui veulent faire triompher
toujours les valeurs humaines sur les valeurs
boursières. Qui veulent mettre fin aux insécurités et
aux précarités qui se sont douloureusement creusées au
cours de ces dernières années. Qui veulent faire reculer
toutes les formes de violences, grâce à un ordre juste
et à de nouvelles sécurités durables. Je continue de
faire le pari de l’intelligence des Français et je
refuse de cultiver les peurs. Il s’agit de mettre la
priorité sur l’éducation, de consolider les familles,
d’épauler les plus fragiles et notamment nos anciens et
les personnes en situation de handicap dont les
conditions de vie se sont gravement détériorées au cours
de ces cinq dernières années.
J’entends instaurer des règles justes dans la
mondialisation, maintenir en France nos centres de
décision et notre tissu industriel, refuser la
régression sociale qu’entraînerait l’abandon à un
libéralisme effréné. Nous ferons de l’emploi, tous
ensemble, notre combat principal, et nous le gagnerons
avec des entreprises performantes et conquérantes qui
respectent les salariés, grâce à une démocratie sociale
rénovée.
Je comprends la déception de toutes celles et ceux
dont le ou la candidate n’est pas au second tour, mais
je voudrais leur dire ceci : je serai la présidente
garante d’un Etat impartial, car vous le savez, je suis
une femme libre comme vous êtes un peuple libre. Je ne
suis l’otage d’aucun clan, d’aucun groupe de pression,
d’aucune puissance financière. Nous sommes nombreux et
nombreuses aujourd’hui, au-delà du vote du premier tour,
à ne pas vouloir d’une France dominée par la loi du plus
fort ou du plus brutal et verrouillée par les puissance
de l’argent, où tous les pouvoirs sont concentrés entre
peu de mains, toujours les mêmes. Avec moi, je vous
propose de choisir une démocratie où l’on respire
librement, avec un parlement qui délibère et contrôle,
un gouvernement qui a des résultats et qui rend des
comptes; un Etat sans gaspillage; une justice
indépendante; des médias pluralistes et des libertés
publiques garanties.
Oui, je veux une république refondée et non
garrotée, un Etat exerçant une autorité juste et ferme,
des régions dynamiques, des services publics modernisés
et performants, avec des citoyens libres, éduqués par
notre école, conscients de leurs droits comme de leurs
devoirs.
Si vous me confiez la charge de présidente de la
République, j’aurais à cœur de défendre les intérêts de
la France, en Europe et dans le monde. Le patriotisme
républicain trouvera tout son sens dans la construction
d’une Europe socialement et économiquement redressée et
capable de peser dans un monde multipolaire. Les
Français seront appelés à se prononcer par référendum
sur le nouveau traité européen, celui-ci ne se fera pas
à leur insu. Cette Europe sera au service de la paix.
Elle œuvrera au dialogue des Cultures, au
co-développement avec les pays du Sud et à la
préservation des équilibres de la vie sur la planète.
Avec vous, je vais rendre à la France la fierté de
son Histoire, qui renoue avec ses valeurs universelles.
Car quand la France rencontre une grande idée, elles
font ensemble le tour du monde.
Je veux une France qui renoue avec l’idéal de la
république des Lumières, les droits de l’Homme et de la
Femme, et de la citoyenneté qui ont fait sa force et sa
beauté. Venez, hommes et femmes de France, de tous âges,
de tous milieux, de tous territoires et de toutes
origines. Venez, forces vives de notre belle nation !
Venez, serrez-vous les coudes, ensemble nous allons
rendre le sourire à notre pays. Ensemble nous allons
conjurer les mauvais démons de la déprime et du déclin.
Chers compatriotes, rassemblons-nous ! Ce sont nos
idées et notre idéal qui vont gagner, car elles sont au
service de la France et des Français, de la paix civile
et de l’harmonie sociale. J’appelle toutes les énergies
et l’espérance à se mettre en mouvement pour une France
victorieuse, une France présidente, fière d’elle-même,
pour que les Français s’aiment en elle. Notre victoire
est possible car l’audace et la générosité sont là.
C’est une question de volonté et de cohérence : je les
ai. J’ai besoin de vous parce que la France a besoin de
vous. Vive la République, vive la France !
François Bayrou 18,53 %
Bấm để nghe cuộc nói chuyện của Bayrou
« J’ai une bonne nouvelle pour vous : à partir de ce
soir, la politique française a changé, et elle ne sera
plus jamais comme avant. Malgré des manœuvres
innombrables, malgré l’alliance objective du parti
socialiste et de l’UMP, malgré des sondages manipulés,
je veux rappeler que certains instituts n’hésitaient pas
à avancer ces dernières heures encore que l’extrême
droite allait être devant nous. Malgré ces forces
considérables, plus de 7 millions de Français se sont
réunis pour porter une magnifique idée du changement.
C’est à ces millions de Français que je pense : ils
ont fait une magnifique campagne électorale, ils ont
formé une force nouvelle, la seule force nouvelle de la
politique française. Ils ont ouvert un chemin d’espoir
pour la France, et ce chemin d’espoir ne s’arrêtera pas.
Il y a enfin un Centre en France, un Centre large,
un Centre fort, un Centre indépendant, capable de parler
et d’agir, au delà des frontières d’autrefois.
Ces millions de Français ont compris que la
vieille guerre des deux camps ne répondait plus au mal
de la France. Et je vous le dis, le mal de la France est
plus grave qu’on ne le croit dans les deux partis qui
sont, encore, arrivés ce soir en tête.
Nous ne sortirons pas la France de la situation
qui fait souffrir tant de femmes et tant d’hommes qui
ont besoin qu’on s’occupe d’eux, et pas des guerres de
partis. Nous n’en sortirons pas sans un changement
profond.
Ceux-là, ces millions de citoyens, ont voulu qu’on
ne raconte pas d’histoires au pays, qu’on ne fasse pas
de fausses promesses, qu’on les regarde comme des
citoyens, c’est-à-dire comme des responsables.
Cette espérance que nous avons fait naître, j’en
ai la charge, je ne l’abandonnerai pas, ni une minute,
ni une seconde pendant les jours, pendant les semaines,
les mois qui viennent.
J’aime cette espérance, je mettrai toutes mes
forces à rénover la politique française. J’ai voulu la
rénover hier, je la rénoverai demain, je n’abandonnerai
aucune de ces convictions, je ne reviendrai pas en
arrière.
Je récuse, et je récuserai toujours l’idée qu’il
n’y ait en France que deux idées de l’avenir.
L’avenir de la France exige au contraire qu’on
fasse vivre ensemble les valeurs des uns et des autres.
L’avenir de la France exige une démocratie profondément
nouvelle, honnête, avec des règles et des principes si
souvent bafoués depuis longtemps. Toutes les décisions
que je serai amené à prendre dans les jours qui
viennent, toutes les positions seront inspirées par
cette seule conviction : la nouvelle politique est en
train de naître, cette espérance est grande et juste, et
personne, vraiment personne, ne l’arrêtera.»
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