Beaucoup d'opposants à l'atome n'ont pas caché leur
méfiance et ont ironisé sur le caractère très récent de
la « conversion » antinucléaire de l'ancien animateur de
l'émission télévisée « Ushuaïa » .
Pour les militants antinucléaires, l'objectif était
triple : ils entendaient à la fois commémorer la
tragédie de Tchernobyl du 26 avril 1986 dénoncer celle,
toute récente, de Fukushima au Japon et réclamer la
fermeture de la centrale nucléaire alsacienne de
Fessenheim, la plus ancienne en exploitation en France,
et qui, à ce titre, cristallise les protestations.
Cent mille en Allemagne
En Alsace, les militants avaient choisi de manifester
sur une demi-douzaine de ponts enjambant le Rhin, pour
rappeler que « la radioactivité ne connaît pas de
frontière » : une manière d'ironiser sur le fait que, à
en croire des spécialistes officiels français de
l'époque, le nuage radioactif de Tchernobyl se serait
arrêté en 1986 à la frontière franco-allemande.
Selon des estimations, ils étaient ainsi 6 000 à 9
000 sur les ponts du Rhin, en majorité des Allemands.
Outre-Rhin, plus de 100 000 manifestants antinucléaires
ont manifesté à travers le pays pour réclamer l'abandon
de l'atome dans le cadre des traditionnelles « marches
de Pâques ».
Le président russe Dmitri Medvedev, qui se rend
aujourd'hui à Tchernobyl pour le vingt-cinquième
anniversaire de la catastrophe, a jugé que « dire la
vérité » était la leçon à tirer de cet accident, tout
comme de celui de Fukushima, désavouant ainsi le
comportement du pouvoir soviétique de l'époque.
Medvedev a aussi remis des décorations à des
« liquidateurs », ces hommes - au moins 600 000 - qui
ont nettoyé le site de Tchernobyl avec des protections
minimales. Ces derniers dénoncent la façon dont l'État
russe les traite aujourd'hui, en particulier
l'annulation d'un grand nombre d'avantages sociaux à
l'occasion d'une réforme, en 2005, du système de
pensions du gouvernement. Selon Viatcheslav Grichine,
président de l'Union Tchernobyl-Russie, seuls 200 000
liquidateurs russes sont encore en vie et, parmi eux, 90
000 sont invalides. Dmitri Medvedev a promis de donner
« immédiatement » des ordres pour améliorer le système
des aides.