ThS.BÙI TẤN ANH, ThS. VÕ VĂN BÉ, ThS. PHẠM THỊ NGA Giảng viên
Gs. Bùi Tấn Anh - Võ Văn Bé - Phạm Thị Nga
Structure des virus
Enveloppe : propre à certains virus (virus enveloppé).
Son origine est cellulaire. Elle présente une fragilité aux désinfectants.
Capside : représente une protection de l'acide nucléique. Elle est constituée de protéines assemblées de façon géométrique dont certaines ont des propriétés antigéniques. Glycoprotéines : protéines transmembranaires
qui servent de ligand Acide nucléique (génome) : A.R.N. ou A.D.N. |
![]() |
Taille des virus
![]() |
![]() |
![]() |
||||||||||
Leur taille est variable:
de 20 à 300 nanomètres
(1 nm = 0,000001 mm) Leur taille est très inférieure à la taille d'une cellule (100 à 1000 fois inférieure) |
||||||||||||
![]() |
||||||||||||
![]() |
||||||||||||
![]() |
||||||||||||
![]() |
||||||||||||
![]() |
||||||||||||
![]() |
||||||||||||
![]() |
||||||||||||
![]() |
Par définition toute particule virale est composée de 2 éléments obligatoires: le génome composé d'acide nucléique et la capside, coque de nature protéique entourant le génome, l'ensemble constitue une unité fonctionnelle, la nucléocapside. Pour certains virus seulement, cette nucléocapside est elle-même entourée d'une structure appelée enveloppe ou peplos.
Nulle part ailleurs la corrélation entre la structure et la fonction - entre la composition et l'arrangement du matériel génétique et les mécanismes d'expression génique - n'est aussi apparente que chez le virus. La diversité des mécanismes utilisés par le virus pour exprimer ses protéines est reflété par sa structure génomique (mais, malheureusement, ne pas toujours en être déduite).
[top]
Le génome viral contient l'intégralité de l'information génétique de
la particule. Comparé au génome de procaryotes ou cellules eucaryotes, la
quantité de gènes codés par l'acide nucléique est faible: de 3 à 200 gènes.
Il est constitué soit d'ADN soit d'ARN lesquels peuvent être sous formes linéaire
ou circulaire, simple brin (monocaténaire) ou double brins (bicaténaire).
Cette diversité de formes implique que les virus ont développés de multiples
stratégies pour répliquer leur génome. Malgré cette diversité, le génome
de tous les virus encode trois types de protéines, celles qui:
[top]
La taille du génome varie entre 3.2 kilo bases (kb) et 200 kb. Le génome
à ADN est toujours en une seule molécule. Il est en général sous forme d'un
double brin mais certains ADN viraux peuvent être simple brin. L'ADN viral est
en général linéaire mais certains sont sous forme circulaire.
Virus | Symétrie | Lin./Circ. | Taille en kb | Maladie |
---|---|---|---|---|
Hepadna | I | lin./circ. | 3.2 | Hépatite |
Parvo | I | lin. | 5 | Erythème |
Papova | I | circ. | 5 | Dégénérescence du CNS |
Papilloma | I | circ. | 7 | Carcinomes |
Adeno | I | lin. | 35 | Maladies respiratoires |
Herpes | I | lin. | 200 | Herpès, varicelle |
Variola | ? | lin. | 200 | Variole |
[top]
La taille du génome varie entre 1.6 kb à 30 kb. Ces ARNs sont en général
monocaténaires sauf celui de la famille des réovirus qui est bicaténaire. Ils
peuvent être en un seul ou en plusieurs segments, mais en général linéaires.
La disposition en plusieurs segments favorise les recombinaisons génétiques
entre différents virus de la même famille et augmente ainsi la variabilité génétique
et donc antigénique (cf. virus de la grippe)
Virus | Symétrie | Nb. segments | Sens ARN | Taille en kb | Maladie |
---|---|---|---|---|---|
Hépatide D | 1 | - | 1.6 | Hépatite | |
Parymyxo | H | - | 15 | Rougeole, oreillons |
|
Rhabdo | H | - | 11 | Rage | |
Picorna | I | + | 7 | Polio, hépatite, rhume |
|
Alpha | I | + | 9 | Rubéole | |
Retro | I | + | 10 | SIDA, lymphomes | |
Corona | H | + | 30 | Rhumes | |
Arena | H | 2 | - | 11 | Fièvre hémorragique |
Bunya | H | 3 | - | 12 | Encéphalites |
Orthomyxo | H | 8 | - | 12 | Grippe |
Rota | I | 11 | +/- | 15 | Diarrhées |
[top]
Elle a essentiellement un rôle de protection du génome viral. C'est une
structure polymérisée à base de sous-unités protéiques appelées capsomères.
Le génome des virus étant petit, il ne peut coder que pour un petit nombre de
polypeptides différents. Ainsi les capsides sont constituées par la répétition
d'un seule capsomère, lui-même constitué d'une ou de quelques protéines.
Selon les rapports que les capsomères contractent entre eux et avec le génome,
on définit deux types de nucléocapsides:
[top]
D'aspect tubulaire, les sous-unités s'assemblent en un ruban autour de
l'acide nucléique, et le ruban enroulé autour d'un axe central constitue un
tube plus ou moins rigide. L'exemple le mieux connu est celui du virus de la
mosaïque du tabac.
De nombreux virus animaux et en particulier les Orthomyxoviridae et la Paramyxoviridae ont une nucléocapsides à symétrie hélicoïdale de même type. Cependant, à la différence de celle, rigide, des virus des plantes, elle est plus ou moins flexible, enroulée sur elle-même et toujours incluse dans un enveloppe. Ceci est illustré par une vue au microscope électronique (EM) du virus de la grippe. Dans la partie A, la nucléocapside est encore enfermée dans son enveloppe alors que dans la partie B, la nucléocapside est partiellement déroulée.
tiré du Fields, Vol1, p 1401 (© G. Murti, St. Jude Childrens Research
Hospital, Memphis)
La vue EM ci-dessous met en contraste la structure rigide du virus de la mosaïque du tabac (TMV), les bâtonnets, et la structure plus lâche de la nucléocapside de Sendaï.
(Kolakofsky
et al., CMU, Geneva University)
[top]
Il s'agit d'un polyèdre comprenant 12 sommets et 20 faces égales qui sont
des triangles équilatéraux entourant une sphère. Un icosaèdre possède 3
axes de symétrie: 15 doubles passant par les angles, 10 triples passant par
chaque faces et 6 quintuples passant par chaque pentamère. On parle de symétrie
5:3:2.
inspiré de Linda
Stannard
Suivant le nombre de protéines formant la capsomère, celles-ci peuvent s'organiser de plusieurs façons pour former une face de l'icosaèdre. Il y a plusieurs raisons à ce que les virus ont utilisé une symétrie icosaédrique. L'une est que la triangulation d'une sphère en 20 est la meilleure façon d'obtenir une coque faite de structures identiques liées entre-elles. C'est la structure ayant une énergie libre minimale.
![]() |
|
L'illustration de gauche vous montre la structure icosaédrique de la capside du rhinovirus 14 telle qu'elle a été déterminée par critallographie aux rayons X. Chaque acide aminé est représenté par une sphère de 4 Angström de diamètre. La capside est constituée de 4 protéines VP1 (bleu), VP2 (vert), VP3 (rouge) et VP4 (pas visible). Sur cette image on aperçoit bien l'axe de symétrie 5-fois avec VP1 au sommet d'un pentamère. | L'image de droite nous montre la capside de rhino 14 où deux pentamères ont été enlevés afin de voir l'intérieur de la capside où VP4 est maintenant visible en jaune. |
Les nucléocapsides icosaédriques peuvent constituer la particule virale (virus nu) ou, dans certaines familles de virus ne représenter que la partie interne du virus, celui-ce étant entouré d'une enveloppe.
Une autre façon de percevoir les protéines virales est de les distinguer en
protéines internes ou protéines externes. Les protéines
externes sont celles qui sont en contact avec l'extérieur alors que les protéines
internes ne le sont pas. Ainsi, dans le cas d'un virus sans enveloppe, les
proteines de la capsides sont des protéines externes alors que dans les virus
à enveloppe les capsomères sont considérées comme des protéines internes.
Cette notion externe/interne est importante car les protéines externes sont
celles qui sont "vues" par l'organisme hôte: spécificité
d'interaction, réaction immunitaires, activité enzymatique (voir ci-dessous).
Les protéines internes peuvent être:
Structurellement on dit que l'ensemble génome-protéines internes forme le core.
Pour en savoir plus |
---|
Intéressé par la structure fine des virus ? Linda Stannard, Cape Town University, vous offre de superbes vues au microscope électronique et vous explique comment elles ont été faites. (ayez un peu de patience, le site est lent). |
[top]
L'enveloppe virale provient des systèmes membranaires de la cellule hôte
par bourgeonnement. Trois origines sont possibles:
L'enveloppe est composée de la double couche lipidique de la membrane de l'hôte ainsi que de protéines d'origine virales. Les protéines située du côté externe de la membrane sont toujours des protéines glycosylées et forment des spicules appelés aussi des peplomères. Ces dernières sont responsables d'activités biologiques comme l'hémagglutinine, la neuraminidase, protéines de fusion des enveloppes lipidiques.
Il faut noter que le caractère lipidique de l'enveloppe la rend très sensible aux solvants tels que détergents, éther ou sels biliaires. Donc, l'enveloppe ne constitue pas un élément de protection supplémentaire de la particule. Cette fragilité a des conséquences en épidémiologie (faible résistance dans le milieu extérieur et dans les selles, transmission par contact immédiat et rapproché) et pour le diagnostic (faible probabilité de retrouver le virus à certains niveaux défavorables comme les matières fécales et nécessité d'un transport rapide du produit pathologique au laboratoire).
MultiplicationNous avons vu que le thème récurant chez les virus était "diversité". Nous allons voir que leur mode de multiplication n'échappe pas à ce thème. Néanmoins tous les virus obéissent à une stratégie de multiplication fondamentale que l'on peut découper en cinq étapes:
Ces étapes sont illustrées par le cycle du virus de la grippe, Influenza |
||||||||||||||
4.1 L'adsorption[top]
Certains virus (vaccinia, herpès simplex) peuvent avoir plusieurs molécules
différentes pour s'attacher aux récepteur, ou une même molécule
d'attachement peut avoir plusieurs domaines pouvant chacun s'attacher à
des récepteurs différents. 4.2 La pénétration[top]
Les virus non-enveloppés utilisent les deux premiers mécanismes pour pénétrer dans la cellule. Les virus à enveloppe utilisent leur protéines de fusion, qui interagissent avec des protéines de la membranes cellulaire, pour réaliser cette étape. Si l'activité de cette protéine de fusion se fait à pH neutre, comme chez HIV et les paramyxovirus, il a y fusion avec la membrane cytoplasmique et la nucléocapside entre directement dans le cytoplasme. D'autres virus, comme le virus de la grippe, ont une protéine de fusion active seulement à un pH acide. Une fois attaché au récepteur, le complexe virus-récepteur est internalisé par endocytose dans des vésicules recouvertes de clathrine. En migrant vers l'intérieur de la cellule, ces vésicules perdent la clathrine et enclenchent une pompe à protons qui baisse le pH interne. A pH acide, la protéine de fusion (agglutinine) change de conformation, devient active et fusionne l'enveloppe virale à la membrane de l'endosome. Dans les deux cas, l'enveloppe virale reste dans les membranes et la nucléocapside est de ce fait libérée dans le cytoplasme. 4.3 La décapsidation[top] Pour les virus qui se répliquent dans le cytoplasme (p. ex. Picornavirus), le génome est directement accessible une fois la décapsidation accomplie. Pour les virus qui se répliquent dans le noyau (p. ex. Herpesvirus), la capside est transportée du site d'entrée vers les pores nucléaires par des protéines du cytosquelette. Une fois le pore nucléaire atteint, l'ADN viral (nu ou complexé avec des protéines) est relâché dans le noyau et la capside se désintègre. Dans certains cas, par exemple chez les Réovirus, le génome viral exprime toutes ses fonctions à l'intérieur d'une capside rendue perméable. 4.4 La réplication du génome viral[top] En fonction de la nature de leur génome, les virus peuvent être classés en 7 groupes:
|
||||||||||||||
4.4.1 Virus à ADN double brin[top]
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
4.4.2 Virus à ADN simple brin de sens (+)[top]
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
4.4.3 Virus à ARN double brins[top]
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
4.4.4 Virus à ARN simple brin de sens (+)Par convention, les virus dont le génome sert de mRNA sont appelés virus à brins positif (+). Cette famille peut être divisée en deux groupes: [top]
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
Le point central dans la réplication des virus à brin (+) est le fait que le génome sert de mRNA directement après l'infection. Ceci a deux conséquences. La première est que les enzymes nécessaires à la réplication du génome sont produits à partir du génome et donc le virus ne doit pas les emporter dans sa capside. C'est pour cela que le RNA génomique est infectieux. Deuxièmement, parce que tous les génomes des virus à ARN simple brin (+) sont monopartites, le produit initial du mRNA génomique est nécessairement une protéine unique géante. Cette protéine doit être coupée en protéines individuelles trouvées dans le virion ou la cellule infectée. Ce clivage est en partie auto-catalytique et en partie réalisé par des protéases cellulaires. | ||||||||||||||
4.4.5 Virus à ARN simple brin de sens (-)[top]
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
4.4.6 Virus à ARN simple brin de sens (+) avec production d'un ADN intermédiaire[top]
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
4.4.7 Virus à ADN double brin avec production d'un ARN intermédiaire.[top]
|
||||||||||||||
|
||||||||||||||
4.5 L'assemblage et la libération[top]
2. La seconde stratégie est celle développée par les virus à enveloppe. Pour ces virus, l'assemblage et la libération sont liés dans le processus de bourgeonnement. Il faut noter que le processus de bourgeonnement ne se fait pas forcément au détriment de la cellule-hôte. Dans ce cas, les cellules peuvent être infectées d'une façon persistante, c'est-à-dire quelles peuvent continuer à se multiplier tout en libérant des virus. |
||||||||||||||
Conclusion.Une connaissance de la biologie des virus et plus spécifiquement de l'éventail des hôtes, des cellules cibles, ainsi que des stratégies de multiplication sont les clés du développement de méthodes effectives dans la prévention et le traitement des maladies virales. |
||||||||||||||
19 novembre 2003, ds | ||||||||||||||