Publié le 28.01.2012, 08h15 |
Mise à jour : 29.01.2012, 07h33
Deux semaines après le naufrage du
Concordia, la compagnie Costa Crociere
propose 11 000 euros par passager. D'autres
demandent plusieurs millions. | Filippo
Monteforte
Deux semaines après
le naufrage du Concordia, une nouvelle victime a
été sortie des eaux. Le corps d'une femme a été
retrouvé par les plongeurs au niveau du pont numéro
6 qui se trouve dans la partie immergée du
paquebot, selon la Protection civile.
Le bilan s'établit désormais à 17 morts, dont 14 ont
été identifiés, et 15 disparus. Les recherches se
poursuivent.
Du côté des rescapés,
la bataille des indemnisations s'intensifie.
La compagnie Costa Crociere, propriétaire du navire,
a conclu un accord avec un groupement italien
d'associations de consommateurs, qui prévoit
un dédommagement forfaitaire de 11 000 euros par
passager, plus environ 3 000 euros de
remboursement de frais (prix du billet, éventuels
frais de transports ou médicaux).
«Cet accord concerne environ 3 000 passagers de 60
pays, dont quelque 900 Italiens. Nous estimons
qu'environ 85% d'entre eux vont adhérer à cet
accord», a indiqué l'Adoc, une des associations de
consommateurs italiens qui ont négocié cet accord.
Ceux qui ont subi des blessures ou ont perdu des
proches ne sont pas concernés par cet accord,
souligne l'Adoc.
«C'est un accord historique qui met un terme à une
affaire dramatique. Un accord démocratique qui ne
fait pas de distinction entre les catégories
sociales ou les pays d'origine, il est valable dans
le monde entier et Costa le diffusera dans toutes
les langues», s'est réjoui Carlo Pileri,
président de l'Adoc.
Certains français ont déjà laissé entendre qu'ils
refuseraient cette proposition.
Aux Etats-Unis, six passagers demandent 460
millions d'euros
Depuis la catastrophe, plusieurs
associations ont annoncé leur intention de porter
plainte contre Costa et différents collectifs de
victimes se sont constitués. Aux Etats-Unis, les
sommes évoquées sont largement supérieures: un
minimum de 125 000 euros par passager indemne,
«plusieurs fois cela» pour les blessés, et «plus
d'un million» voire «plusieurs millions d'euros»
pour les proches des victimes décédées, a dit un
avocat.
A Miami, six passagers ont déposé plainte contre le
croisiériste américain Carnival et sa filiale Costa
Cruise Lines, réclamant 460 millions de dollars au
total pour le préjudice subi, selon leur avocat.
Pendant ce temps, la justice poursuit son enquête.
A à ce jour, seules deux personnes sont poursuivies
:
le commandant du navire Francesco Schettino et
son second, Ciro Ambrosio, pour homicides multiples
par imprudence, naufrage et abandon de
navire. Francesco Schettino, après avoir été détenu,
est assigné à domicile. Ciro Ambrosio, qui a été
laissé en liberté, doit être entendu dans la journée
au parquet de Grosseto.
Les opérations préliminaires au pompage du
carburant contenu dans les réservoirs du
paquebot Concordia ont été suspendues samedi
matin en raison du mauvais temps, a indiqué la
Protection civile.
Cette décision a été prise par les techniciens
des sociétés néerlandaise Smit et italienne Neri
qui posent des valves de sécurité sur des trous
pratiqués dans la coque du navire, à hauteur des
réservoirs de carburant. Ils ont estimé que la
mer trop agitée posait un risque pour la
poursuite des opérations.
Les opérations de pompage des 2 400 tonnes de
carburant auraient dû commencer samedi matin.
Dans un premier temps il était apparu possible
qu'elles commencent même plus tôt mais désormais
il semble acquis qu'elles ne débuteront pas
avant dimanche.
DÉCRYPTAGE - Quatre jours
après le naufrage du navire, europe1.fr
fait le point sur l'enquête.
Alors que le bilan du naufrage s’est
encore alourdit mardi à
onze morts,
la polémique enfle autour du commandant
Francesco Schettino. Du choc à
l’évacuation des passagers, tout semble
accabler le quinquagénaire. Que s'est-il
passé vraiment passé ce soir-là ?
Quelles sont les responsables du drame ?
Europe1.fr fait le point.
Combien de passagers y avait-il à
bord du Costa Concordia ? Le navire
transporte 4.229 personnes, dont un
millier de membres d'équipage et plus de
3.200 touristes de plus de 60
nationalités dont une majorité
d'Italiens, Français, Allemands et
Espagnols.
Quels sont les faits ? Le 13
janvier vers 21H07, le navire géant
modifie sa route et oblique vers les
côtes de la jolie île touristique et
rocheuse du Giglio, entourée d'une
réserve naturelle. A 21H40, le navire,
arrivé à 500 mètres des côtes, manoeuvre
à nouveau pour remettre le cap vers le
nord, mais plusieurs officiers de bord
ont conscience que la manoeuvre est
tardive. Cinq à dix minutes plus tard,
le Costa Concordia heurte un écueil,
appelé le Scole, situé à environ 300
mètres de l'île. La salle des machines
est inondée, les moteurs en avarie. Le
navire freine fortement mais se trouve
entraîné par des courants et s'incline
rapidement.
Peu après 22h, la capitainerie du
port de Livourne, contactée par une
passagère, appelle l'équipe de
commandement qui lui répond qu'il s'agit
d'un black-out (coupure totale de
courant) qu'elle peut résoudre seule. Ce
n'est qu'à 22h26 que
le commandant Schettino admet
l'existence d'"une voie d'eau". Il
assure cependant à la capitainerie qu'il
n'y a ni morts ni blessés et ajoute que
l'envoi d'un remorqueur est suffisant.
La capitainerie à Livourne déclenche
malgré tout les secours.
A 22H20, les garde-côtes commencent
les opérations de secours avec l'aide de
vedettes et d'hélicoptères. Les quelque
800 habitants du Giglio se mobilisent
aussi pour aider à transférer des
passagers vers le rivage. Un bon nombre
d'entre eux se jettent à l'eau. Une
quarantaine sont blessés, la plupart
avec des bras ou jambes cassées, dont
deux graves.
A 22H34, à la requête de la
capitainerie, la passerelle accepte de
décréter la procédure de "distress"
(détresse), soit la nécessité de l'envoi
de secours. A 22H58, la capitainerie
insiste pour que le commandement du
bateau décrète "l'abandon du navire". Le
commandement accepte enfin. Le
commandement des opérations de sauvetage
incombe dès lors à la capitainerie.
23H10/15 : alors que le bateau s'est
immobilisé, les premiers passagers
rejoignent le littoral à bord des
chaloupes de sauvetage. Et, vers 00H30,
le commandant est aperçu par des témoins
sur un rocher à droite du bateau.
Les opérations de sauvetage
s'achèvent vers 6 heures.
Y-a-t-il eu un problème technique
? Impossible répond la société Costa
Croisières. "Si ça avait (été) un
problème technique, il y aurait eu des
alarmes. Le bateau n'avait pas de
problème de sécurité, il dispose de
dispositifs de sécurité ultra-sûrs", a
affirmé lundi Pier Luigi Foschi,
responsable du groupe qui "se dissocie
de cette conduite" (celle du commandant
NDLR).
Quel est le bilan ?Onze
personnes ont trouvé la mort lors du
naufrage dont deux Français. Mais ce
bilan pourrait encore s'alourdir
notamment en raison des 29 personnes
portées disparues dont quatorze
Allemands, six Italiens, quatre
Français, deux Américains, un Hongrois,
un Péruvien et un Indien. Selon un
spécialiste de la protection civile du
Giglio, avec la température glaciale de
l'eau, il est impossible de survivre
très longtemps, même en étant dans une
poche d'air. Il est donc peu probable de
trouver de nouveaux survivants dans les
prochaines heures.
Une soixantaine de personnes ont
également été blessées.
Dès le lendemain du drame, le rôle du
commandant Francesco Schettino est
pointé du doigt par les témoins mais
aussi l'enregistrement de la
conversation avec la capitainerie du
port de Livourne. Le site du journal
Corriere della Sera, a publié
mardi l'intégralité de cet échange qui
se révèle accablant pour le commandant
du Costa Concordia.
"Ecoutez Schettino, vous avez
peut-être réussi à vous sauver de la mer
mais là, vraiment ça va mal se passer...
je vais vous causer une énormité
d'ennuis. Allez à bord, bordel de merde
!!" lui hurle le commandant Gregorio De
Falco alors qu'il a pris la fuite dans
un navire de sauvetage. Après
près de 4 minutes de discussion musclée,
Francesco Schettino finit par accepter
de regagner le bord.
Selon les témoignages, le commandant du
Costa Concordia s'est réfugié sur un
rocher dès 00H30. Il n'est jamais
retourné sur le navire pour piloter les
opérations de sauvetage.
Naufrage: le
commandant nie avoir abandonné le navire
Les plongeurs des garde-côtes ont
annoncé avoir découvert cinq nouveaux corps dans l'épave du
Costa Concordia, le navire de croisière qui a fait naufrage
vendredi soir près d'une île italienne, ont indiqué les
garde-côtes aux journalistes italiens. (c) Afp
Le commandant italien du Costa Condordia a nié mardi
avoir abandonné le navire lors de son naufrage, dont le
bilan a été porté à au moins onze personnes, après la
découverte par les plongeurs de cinq corps dans le
paquebot échoué sur l'île du Giglio.
En détention
depuis samedi à Grosseto pour homicides par imprudence,
naufrage et abandon du navire, Francesco Schettino, a
"dit qu'il n'avait pas abandonné" le bateau, a rapporté
son avocat Me Bruno Leporatti, après son audition devant
le parquet, qui a réclamé son maintien en prison. La
juge doit prendre sa décision dans la soirée.
Selon son défenseur, le commandant s'est
vigoureusement défendu, affirmant même avoir "sauvé des
milliers de vies" en dirigeant le navire vers la rive
après l'impact contre les rochers. Une version contestée
par les enquêteurs.
Les charges contre le commandant Schettino, décrit
par des témoins comme "trop exubérant et casse-cou",
sont écrasantes.
L'enregistrement d'une de ses conversations avec la
capitainerie du port au moment de la catastrophe est
accablant. D'un ton faible et hésitant, il fait d'abord
croire à son interlocuteur qu'il est à bord alors qu'il
a déjà quitté le navire, puis refuse de remonter.
"Remontez à bord, bordel de merde", lui intime un
moment Gregorio De Falco, de la capitainerie du port de
Livourne, visiblement exaspéré et scandalisé.
Il est aussi accusé d'avoir tardé à donner l'alerte
et surtout ordonner l'évacuation, déclenchant selon
l'enquête des garde-côtes, une "mini-mutinerie" de
l'équipage qui a démarré les opérations d'évacuation
sans que le commandant ait formellement décrété
"l'abandon du navire". Alors que le navire penchait, ils
ont commencé à préparer les chaloupes sans attendre les
consignes de leur chef.
Enfin, le capitaine est accusé, par sa propre
compagnie, d'avoir lui-même dévié la trajectoire du
bateau, pour effectuer une parade, tous phares allumés à
proximité de l'île.
Selon des sources qualifiées proches de l'enquête, il
sera soumis à des analyses pour vérifier s'il a absorbé
des stupéfiants ou d'autres substances toxiques la nuit
du naufrage.
Dans leurs recherches désespérées pour retrouver les
disparus du naufrage du Costa Concordia, sauveteurs et
plongeurs ont découvert cinq nouveaux cadavres, portant
le bilan provisoire à onze morts.
Les corps se trouvaient dans la partie immergée de la
poupe. "Nous avons retrouvé les cinq victimes dans la
zone où avaient été retrouvées hier deux autres
personnes, à proximité du restaurant", a expliqué à
l'AFP Cosimo Nicastro, un autre porte-parole.
"Ce sont vraisemblablement des passagers car elles
portaient des gilets orange, mais nous ne pouvons pas
exclure que dans la panique des membres d'équipage aient
pu aussi les prendre", a-t-il ajouté.
Plus tôt dans la matinée, les garde-côtes avaient
confirmé le nombre de 29 disparus, passagers et membres
d'équipage, dont quatorze Allemands (12 selon Berlin),
six Italiens, quatre Français, deux Américains, un
Hongrois, un Péruvien et un Indien. Une soixantaine de
personnes ont été blessées.
Pour accélérer leur progression dans l'épave, les
plongeurs ont utilisé mardi des micros-charges
explosives et percé ainsi sept trous dans la coque.
"Munis de plans du navire, ils se déplacent pour
mettre les charges afin d'ouvrir des passages permettant
de passer plus rapidement", explique le commandant
Filippo Marini, porte-parole des garde-côtes.
Les scaphandriers se concentrent sur la partie
immergée, à proximité des chaloupes de sauvetage, dans
l'espoir très ténu de trouver des personnes qui
n'auraient pas pu monter dans les embarcations, a
expliqué Cosimo Nicastro, un porte-parole des
garde-côtes.
Plus de 70 passagers du Costa Concordia ont adhéré à
une action collective contre Costa Crociere lancée par
l'association italienne de défense des consommateurs
Codacons.
En France, l'avocat d'un couple a annoncé le dépôt
d'une plainte contre le groupe italien. Ses clients,
Patrice et Tatiana Vecchi, ont lancé un collectif de
victimes qui devrait réunir une centaine de noms.
Les autorités italiennes redoutent un "désastre
écologique" si le carburant --du gazole dense et lourd--
se déversait dans la mer. Le ministre de l'Environnement
Corrado Clini estime le risque de marée noire "élevé".
De longues rangées de bouées jaunes flottaient mardi
autour de l'épave.
La France a proposé à l'Italie son expertise pour
faire face au risque de marée noire.
La société Smit Salvage, filiale du groupe de dragage
et d'aménagement portuaire Royal Boskalis Westminster, a
été chargée par Costa Crociere de pomper les quelque
2.400 tonnes de carburant. Une vingtaine d'employés de
la société sont déjà à pied d'oeuvre.
Le pompage du carburant devrait prendre "au moins
trois semaines", a averti le directeur exécutif de Royal
Boskalis.
Le ministre de l'Environnement Corrado Clini a
confirmé le risque que l'épave glisse vers les
profondeurs. Cela peut arriver, a-t-il dit, sans abîmer
les réservoirs, et le pompage serait encore possible.
Mais le vrai danger, a-t-il expliqué, est que les
réservoirs se brisent.
Le Concordia qui transportait 4.229 personnes
--quelque 3.200 touristes et un millier de membres
d'équipage-- a fait naufrage vendredi soir après avoir
heurté un rocher.
Parmi les survivants, Valentina Capuano, 30 ans,
s'est remémorée les récits de sa grand-mère Maria,
elle-même rescapée.... du naufrage du Titanic, il y a un
siècle. "Cela a été comme revivre cette histoire, ça a
été terrible", a-t-elle confié à des journalistes
italiens.
Naufrage du Costa Concordia: Quatre passagers français
toujours portés disparus
Créé le 16/01/2012 à 07h30 -- Mis à jour le 16/01/2012 à
13h25
RECHERCHES - Il reste une quinzaine de disparus
après l'échouage, vendredi soir, du paquebot...
Quatre passagers français du paquebot Costa
Concordia qui a fait naufrage vendredi soir près
d'une île de Toscane en Italie, font encore l'objet
de vérifications, a indiqué lundi matin à l'AFP le
Quai d'Orsay. Sur les 21 passagers français dont on
était sans nouvelles dimanche soir, 17 ont été
localisés grâce à des informations fournies par
leurs familles ou par les autorités italiennes ou
encore par la compagnie Costa, et des vérifications
se poursuivent pour quatre autres, a précisé le
ministère.
Après une nuit de recherches sans relâche, les
sauveteurs ont découvert lundi matin un sixième
corps dans l'épage du Costa Concordia, portant le
bilan du naufrage du bateau de croisière près de
l'île italienne du Giglio à six morts. Il s'agit
d'un passager, retrouvé muni de son gilet de
sauvetage, sur le deuxième pont, dans la partie
émergée du navire. Son identité n'a pas été
divulguée.
Encore une quinzaine de disparus
Après la catastrophe, survenue vendredi soir,
juste un siècle après le naufrage du Titanic, il
reste une quinzaine de disparus. Parmi eux,
figuraient dimanche soir quatre Italiens: un père de
36 ans et sa fille de 5 ans ainsi que deux femmes
siciliennes de 50 et 49 ans, qui seraient saines et
sauves selon les secouristes, mais dont la famille a
perdu la trace. Deux Américains manquaient aussi à
l'appel: l'ambassade des Etats-Unis a fait savoir
sur sa page
Facebook que sur 120 passagers américains, 118
avaient été retrouvés. S'y ajouteraient deux couples
de Français, et une personne dont la nationalité n'a
pas été communiquée. La nationalité des membres
d'équipage disparus n'a pas été divulguée.
Le même jour,
les plongeurs avaient découvert les corps de deux
hommes âgés, vêtus de leurs gilets de sauvetage
: un Italien, Giovanni Masia, Sarde de 86 ans qui
voyageait avec femme, enfants et petits enfants
-tous sains et saufs- et un Espagnol, Guillermo
Gual, 68 ans, de Majorque. Dans la matinée, un
rescapé, le commissaire de bord Marrico
Giampietroni, avait pu être évacué du navire après
avoir passé 36 heures dans l'épave, alors qu'un
couple de jeunes mariés sud-coréens a pu être
extrait de leur cabine dans la nuit de samedi à
dimanche.
Han Ki-Deok et sa jeune épouse, Jeong Hye-Jin,
tous deux âgés de 29 ans, ont raconté leur cauchemar
à l'agence sud-coréenne Yonhap. «Lorsque nous nous
sommes réveillés, le bateau penchait», a déclaré
Han. Le couple s'est engagé dans le couloir mais la
pente était tellement forte que les deux jeunes gens
ne pouvaient pas avancer. «Nous avons fini par
glisser au fond du couloir et nous nous sommes fait
mal», a raconté le jeune marié. Le couple a alors
décidé de rentrer dans sa cabine, où l'électricité
ne marchait plus, dans le noir et le froid. Vêtus de
leur gilet de sauvetage, ils enfilaient à tour de
rôle un gilet supplémentaire pour combattre le froid
et se sont nourris pendant trente heures de biscuits
et d'eau.
Les sauveteurs résignés
Mais les sauveteurs, qui craignent une
aggravation de la météo lundi, ont désormais peu
d'espoirs de retrouver des survivants. Confiant à
l'AFP sa «grande tristesse» et sa «résignation»,
Angelo Scarpa, un plongeur de 24 ans qui a trouvé
les deux cadavres dimanche, a dit avoir «peur qu'on
puisse en trouver d'autres». Les recherches sont
rendues en outre difficiles par la très forte
inclinaison du paquebot couché sur un flanc à 90
degrés et qui risque de glisser et couler
totalement. Toute une série d'obstacles bloquent le
passage des plongeurs: portes fermées, escaliers
brisés et éléments d'ameublement entassés.
Au moment du naufrage, vendredi soir vers 21h30,
le navire transportait quelque 4.229 personnes dont
plus de 3.200 touristes de 60 nationalités
différentes et un millier de membres d'équipage.
Selon Costa Croisières, les membres d'équipage
étaient de 40 nationalités différentes dont de
nombreux Asiatiques (environ 300 Philippins, 200
Indiens, 170 Indonésiens).
Prochains dépôts de plaintes
De nombreux témoins ont décrit des «scènes
d'apocalypse» et de «panique» avec des bousculades
entre touristes cherchant à monter sur les
chaloupes, au milieu des cris et des pleurs. «Dans
un couloir, nous avons cassé une vitre et avons pris
des gilets de sauvetage mais comme il n'y en avait
pas beaucoup, on se les volait entre nous», a
raconté aux journaux italiens Antonietta Simboli de
Latina, près de Rome. Selon des passagers, les
membres d'équipage, dont certains ne parlaient pas
italien ou anglais, n'arrivaient pas à faire
descendre les chaloupes.
Un Français, rescapé du naufrage, a annoncé sur
le site internet du quotidien français Sud Ouest
qu'il allait porter plainte contre Costa Croisières.
«Nous avons été livrés à nous-mêmes, dans une
désorganisation totale. Il y a eu une heure et demie
avant qu'il y ait une véritable alerte (...). Le
voyant lumineux de mon gilet ne fonctionnait pas», a
déclaré Olivier Carrasco au journal. Dans la
panique, des dizaines de passagers se sont jetés à
l'eau, et ont heurté des rochers, ce qui explique
pourquoi sur la quarantaine de blessés, on recense
beaucoup de bras ou de jambes cassés.
Les plus de 4.000 rescapés ont été transférés
samedi du Giglio vers le port de Santo Stefano puis
rapatriés pour la plupart vers leurs villes
d'origine en Italie et à l'étranger.
Le Concordia est en train de couler
Par Europe1.fr
avec agences
Publié le 16 janvier 2012 à
12h27 Mis à jour le 16 janvier 2012 à 12h45
Avec une mer forte, le paquebot
sombre, faisant craindre une catastrophe
écologique.
La mer s’est levée au
large de l’Ile du Gilgio. Conséquence : le
paquebot, Costa Concordia, échoué depuis
vendredi, commence à sombrer. Face au
danger, les secouristes ont arrêté les
recherches et ont évacué les lieux. Pour le
moment, ce monstre des mers s’est déplacé de
9 centimètres sur la verticale et de 1,5
centimètre à l’horizontale,
détaille l’Ansa, l'agence de presse
italienne. Selon l'unité de crise, le bateau
pourrait perdre son équilibre qui permettait
jusqu'à présent d'assurer les secours,
précise
la Stampa. "Il est impossible de
travailler", a indiqué le chef des plongeurs
des garde-côtes.
Un haut risque pour l’environnement
Plus tôt dans la matinée, le ministre
italien de l'Environnement, Corrado Clini,
avait déjà fait part de son inquiétude.
Le naufrage du Concordia comporte "un très
haut risque" pour l'environnement de l'île
du Giglio et "une intervention est urgente",
avait-il déclaré."L'objectif est d'éviter
que le carburant ne s'écoule du navire: nous
travaillons sur cette question", a souligné
le ministre. Et ajouter, "le navire a des
réservoirs pleins de carburant, c'est un
gazole dense, lourd, qui pourrait se
sédimenter dans les fonds, ce serait un
désastre".
Le navire de croisière a dans ses
réservoirs de carburant 2.390 tonnes de
gazole. Aucune fuite n'a été détectée. Mais,
imaginant le pire, le ministre avait
expliqué que le carburant pourrait "se
disperser en mer, contaminant une côte
exceptionnelle avec les effets, connus en
pareil cas, sur la faune marine et les
oiseaux".
Le Giglio, situé dans un archipel de sept
îles, dont Elbe, et située dans une superbe
zone naturelle toscane, qui attire de
nombreux touristes l'été. "Tout dépendra des
courants: (cela peut menacer) certainement
l'île, peut-être l'archipel dans son
ensemble, peut-être la côte. Cela est
conditionné par l'évolution de la mer", a
observé Corrado Clini.
Haro sur
le
commandant
du Concordia
Par
FF et
Mathieu
Charrier
Publié
le 16
janvier
2012 à
13h31
Mis à
jour le
16
janvier
2012 à
13h31
Le
personnel
du
paquebot
et le
patron
de la
compagnie
le
pointent
aujourd’hui
du
doigt.
Les
nuages
s'amoncellent
au-dessus
du
commandant
Francesco
Schettino
qui
tenait
la barre
du
paquebot
Costa
Concordia
avant
son
naufrage
vendredi
au large
de
l'Italie.
Les
membres
d’équipages
ont mis
en cause
son
attitude,
et le
PDG de
la
compagnie
Costa
Croisières
a lui
regretté
"un
facteur
humain
impondérable".
"Les
ordres
sont
arrivés
beaucoup
trop
tard"
Selon
les
membres
d'équipage,
le
commandant
du Costa
Concordia
a "mis
une
demi-heure
avant
d'identifier
le
problème
et une
autre
demi-heure
avant de
donner
l'ordre
d'évacuer
le
navire".
"Le
capitaine
était en
train de
dîner au
moment
de
l'accident",
explique
Felipe,
qui
était
aux
cuisines
quand le
bateau a
percuté
un
rocher à
proximité
de l'île
du
Giglio.
"Il est
revenu à
la barre
pour
prendre
les
commandes,
mais je
pense
qu'il a
mis trop
de
temps",
ajoute-t-il
au micro
d'Europe
1.
"Les
ordres
sont
arrivés
beaucoup
trop
tard,
parce
qu'il
faut du
temps
pour
préparer
les
canots
de
survie,
les
descendre
du
bateau
et les
mettre
en
route",
précise-t-il.
"Le
capitaine
a
abandonné
son
navire"
"Après,
on s'est
débrouillé
sans le
capitaine
pour
ramener
les
passagers
à terre.
Et on
est
revenu
encore
et
encore
pour en
chercher
d'autres",
ajoute
Felipe
au micro
d'Europe
1.
"C'est
incompréhensible
ce qu'il
s'est
passé.
Le
capitaine
a
abandonné
son
navire".
Francesco
Schettino,
le
commandant
du
navire,
est en
détention
depuis
vendredi
pour
homicides
multiples
et
abandon
du
navire.
Malgré
ses dix
ans
d'expérience
au sein
des
croisières
Costa,
ce
membre
d'équipage
ne veut
plus
remonter
sur un
bateau.
Il
attend
maintenant,
comme
les
passagers,
de
savoir
ce qui
s'est
exactement
passé.
Le
naufrage
a causé
la mort
de six
personnes.
14
autres,
dont
quatre
Français,
sont
toujours
portées
disparues.
"Le
facteur
humain
est
impondérable",
selon le
PDG
Le
patron
de Costa
Croisières
s’est
lui
exprimé
lundi
pour la
première
fois
depuis
la
catastrophe.
Elle
résulte
selon
lui
"d'un
fait
exceptionnel,
imprévisible".
"Le
facteur
humain
est
impondérable"
a-t-il
souligné
en
référence
au
commandant
dont il
s'est
officiellement
"dissocié".
Visiblement
très
ému,
Pier
Luigi
Foschi,
qui
semblait
parfois
retenir
ses
larmes
avec
peine, a
par
ailleurs
rendu
un
hommage
appuyé
aux
membres
d'équipage
ont
réussi à
évacuer
"plus de
4.000
personnes
en deux
heures".
Et le
PDG de
Costa
Croisière
d’ajouter
:"ils se
sont
tous
comportés
en
héros".
Comment le Concordia a-t-il pu couler ?
Par CC avec Martin
Feneau
Publié le 16 janvier 2012 à
07h17 Mis à jour le 16 janvier 2012 à 09h16
LA POLEMIQUE DU JOUR - La
sécurité sur ce genre de navires est au
centre des interrogations.
Comment un navire de près de 300 mètres de
long et d’un poids de 112.000 tonnes a-t-il
pu
faire naufrage à seulement quelques
dizaines de mètres de la côte ? C’est à
cette interrogation que
l’enquête devra répondre après
l’échouage du navire Concordia au large de
l’Italie, près de l’île du Giglio.
Sur les 3.000 touristes à bord du
navire de la compagnie Costa Croisières,
six personnes sont mortes et une quinzaine
de personnes sont toujours portées
disparues. Un naufrage qui fait apparaître
de nombreux dysfonctionnements dans la
sécurité de ces navires. Europe 1 fait le
point sur l’affaire.
Pourquoi l’évacuation a-t-elle été
aussi longue ? Les témoignages des
rescapés évoquent une désorganisation totale
de la part de l’équipage du navire. Selon
les premiers éléments de l’enquête, entre le
choc de la coque du bateau avec le rocher et
l’activation de l’alarme d’évacuation, il
s’est passé près de 45 minutes durant
lesquelles, les
passagers disent avoir été "livrés à
eux-mêmes".
Les passagers ont-ils reçu des
consignes de l’équipage ? Les passagers
évoquent des scènes de panique où chacun se
bat pour obtenir un gilet de sauvetage. Au
moment où l’alarme se déclenche, les
touristes se bousculent pour arriver sur le
pont. Certains d’entre eux déplorent le
manque d’information de la part de
l’équipage.
"On nous a fait monter sur les ponts en
haut et on a attendu plus d’une heure avant
qu’ils nous disent d’aller rejoindre les
bateaux. On ne voyait pas de membres de
l’équipage travailler. Ce sont les gens du
service qui se sont mis à défaire les
bateaux (de sauvetage)", raconte Joëlle, une
des rescapés au micro d’Europe 1.
Selon Patrick Pourbaix, directeur général
adjoint de Costa France, l’évacuation a été
rendue difficile à cause de l’inclinaison du
navire : "comme le bateau était penché, il
était très difficile de sortir les bateaux
de sauvetage. Cela a été plus laborieux,
plus compliqué. Cela explique la confusion
et la désorganisation".
Pourquoi le commandant a-t-il quitté
le navire ? Sur ces bateaux de
croisière, il y a des règles et des
obligations très précises pour les
compagnies, comme par exemple un nombre de
canots et de gilets fixes. Le personnel doit
également suivre des formations où
l’équipage se prépare à faire face aux
incendies ou à un naufrage. Certains membres
du personnel sont plus particulièrement
chargés des procédures d’évacuation.
Lors des formations sur les canots de
sauvetage, le bateau n’est pas en mouvement
et surtout il n’est pas incliné comme
c’était le cas pour le Concordia lors de son
naufrage. Cette absence de formation en
conditions réelles peut expliquer en partie
le manque de préparation de l’équipage.
Reste à établir les responsabilités. En
premier lieu, les enquêteurs devront
comprendre pourquoi le commandant de bord a
déserté le navire avant d’avoir évacué les
passagers.
Pour Christian Buchet, expert maritime à
l’Institut catholique de Paris, cette
"fuite" est inexplicable : "c’est le premier
maître de la sécurité, le commandant. Au
moment où l’on a le plus besoin de lui,
qu’il puisse quitter son navire, je n’ai
jamais vu ça ! L’évacuation d’un navire, ça
suppose de la coordination, de l’harmonie et
de l’ordre. Tout remonte en haut de la
pyramide. C’est le commandant qui doit
donner cette impulsion. Abandonner, c’est
quelque chose qui ne peut que faire germer
la zizanie et la panique".
Le capitaine du Concordia est en garde à
vue depuis lundi soir. La compagnie l’accuse
d’avoir commis des erreurs de jugement.
Y a-t-il eu une défaillance technique
? Selon les premiers éléments de
l’enquête, le bateau a bien dévié de sa
trajectoire. Le Concordia s’est donc
retrouvé à proximité des côtes et c’est à ce
moment-là qu’il a heurté le rocher.
En temps normal, la trajectoire est
prévue à l’avance par le commandant et
enregistrée dans le pilote automatique. Pour
Hubert Ardillon, ancien commandant et
président de l’association française des
capitaines de navire, la technologie à bord
aurait pu permettre d’éviter cet accident.
"Une erreur humaine, ça arrive",
rappelle l'ancien commandant :
"Il y a des radars qui servent à la fois
à situer et aussi en anticollision avec les
autres navires sur l’eau. On n’a pas un GPS,
on en a trois ou quatre avec une antenne
séparée ce qui fait que si l’un tombe en
panne, il y en a toujours un qui donne le
point. Il y a aussi un sondeur (pour les
fonds marins). Il y a des alarmes sur les
sondeurs. Après, ça se règle soi-même. Je ne
sais pas s’il était en marche ou pas. Et
puis, il y a le fait que l’on peut se
tromper. La personne qui était là a pu se
tromper. C’est ce qu’on appelle une erreur
humaine. Ça arrive".
Les réponses à ces questions se trouvent
en partie dans les boîtes noires du navire.
Elles contiennent l’enregistrement des
conversations dans la salle de commandement.
Dans huit cas sur dix, un naufrage est dû à
une erreur humaine.
"Le commandant nous a largués"
Par FF et Nathalie
Chevance
Publié le 16 janvier 2012 à
08h18 Mis à jour le 16 janvier 2012 à 09h58
TEMOIGNAGE
E1
-
Marie-Claude
raconte
sa
nuit
à
bord
du
navire
naufragé
Costa
Concordia.
Marie-Claude
se
souviendra
longtemps
de
cette
nuit
passée
à
bord
du
Costa
Concordia.
Cette
touriste
originaire
de
Marseille
a
été
la
dernière
à
quitter
le
navire
après
le
naufrage
du
navire
près
de
l'île
italienne
du
Giglio.
"Ils
nous
ont
dit
:
"tout
est
sous
contrôle",
ne
vous
inquiétez
pas,
c'est
juste
un
problème
de
générateur",
a-t-elle
confié
au
micro
d'Europe
1.
"Le
bateau
tanguait,
on
entendait
toutes
les
assiettes
tomber
de
tous
les
côtés,
mais
ce
n'était
rien",
a-t-elle
raconté.
"Le
bateau
tanguait",
confie
Marie-Claude
:
Marie-Claude
fustige
l'attitude
de
l'équipage
pendant
le
drame,
"pas
formé
pour
ce
genre
de
situation".
"Ils
avaient
tous
le
gilet
de
sauvetage.
Ils
partaient
et
ne
voulaient
pas
qu'on
les
voit
partir",
déplore-t-elle.
"On
est
arrivé
au
pont
4,
et
là,
il
n'y
avait
plus
de
canot,
il
ne
restait
plus
que
les
petites
bouées".
"Franchement,
un
scandale"
La
rescapée
a
confié
ne
pas
avoir
reçu
de
consignes
de
sécurité
en
cas
de
problème.
"On
est
resté
de
minuit
à 6
heures
du
matin
dans
le
froid,
à se
geler",
a
expliqué
Marie-Claude.
Avant
de
condamner
l’attitude
du
commandant
du
Costa
Concordia
:
"Le
commandant
est
parti,
il
nous
a
largués.
C'est
lui
le
premier
qui
est
parti.
Non,
franchement,
un
scandale".
Suite
à ce
voyage
catastrophique,
Marie-Claude,
qui
a
regagné
Marseille
dimanche,
envisage
de
porter
plainte.
4.229
touristes
voyageaient
à
bord
du
Costa
Concordia.
6
personnes
ont
été
retrouvées
mortes
après
le
naufrage.
Le troisième mort est un membre d'équipage
péruvien. Le Costa Concordia s'est échoué au
large de la Toscane.
(AFP PHOTO /
STRINGER)
Les trois personnes mortes apparemment par noyade dans le naufrage dans
la nuit de vendredi à samedi 14
janvier d'un navire de croisière
près de l'île toscane du Giglio,
sont deux touristes français et un
membre d'équipage péruvien, a
indiqué l'agence Ansa, citant la
justice locale.
Les corps de ces trois personnes
se trouvent à la morgue d'Orbetello,
ville située en face de l'île du
Giglio, et le parquet a décidé leur
autopsie, selon les autorités. Le
préfet de la zone a donné un bilan
de "trois morts certifiés", sans
exclure des disparus. Des sources
sanitaires ont aussi comptabilisé
une quarantaine de blessés dont deux
graves.
Une quarantaine de personnes
figurant sur les listes des
occupants du navire n'ont pas encore
été retrouvées, ont indiqué la
capitainerie du port de Livourne et
un préfet local.
La différence entre les personnes
identifiées à terre et les chiffres
des passagers et de l'équipage
embarqué s'est établi à environ 40
personnes mais on ne peut pas encore
parler de disparus car ils
pourraient "ne pas s'être
enregistrés" à leur arrivée à terre,
a indiqué la capitainerie.
Le préfet de Grossetto Giuseppe
Linardi a parlé pour sa part de "41
personnes dont il faut retrouver la
trace". "Les vérifications se
poursuivent, c'est un travail assez
long qui continuera cette nuit",
a-t-il dit.
L'accident s'est produit quand le
Costa Concordia, qui transportait
4.229 personnes - dont une majorité
de touristes italiens, français et
allemands - a heurté un rocher près
de l'île du Giglio.
Les sauveteurs italiens
continuaient samedi de chercher des
disparus, qui pourraient être au
nombre de 70.
Rapatriement des passagers
français
Quelque 250 passagers du Costa
Concordia étaient attendus samedi
après-midi à Marseille, a-t-on
appris auprès du croisiériste.
"Nous avons organisé le
rapatriement des 250 passagers en
bus", a indiqué le président de
Costa Croisières France, Georges
Azouze, précisant que le reste des
"462 passagers français" seront
rapatriés ultérieurement "par avion
spécial ou charter".
Des scènes de panique digne du
Titanic"
Le Costa Concordia effectuait une
croisière en Méditerranée quand il a
apparemment heurté un rocher près de
l'île du Giglio alors que les
passagers étaient en train de dîner.
Dans la panique qui s'en est suivie,
des passagers ont sauté dans l'eau
glacée.
Une passagère journaliste, Mara
Parmegiani, a décrit des "scènes de
panique dignes du Titanic", avec une
bousculade parmi les évacués, des
cris et des pleurs. "Je ne sais pas
ce qui s'est passé, nous avions très
peur et très froid parce que nous
étions en tenue de soirée. Nous
n'avons pas eu le temps de récupérer
quoique ce soit, on nous a donné des
couvertures mais ce n'était pas
suffisant", a-t-elle souligné.
Passagers de Costa Concordia
(Gregorio Borgia - Sipa)
Le bilan pourrait d'alourdir
Des passagers, pressés de monter
dans les canots de sauvetage, sont
tombés à la mer, selon des témoins.
L'un d'eux, une septuagénaire tombée
dans les eaux froides de la mer
tyrrhénienne, est décédée par
hydrocution.
Le préfet local Giuseppe Linardi,
qui a donné un bilan de trois morts,
a indiqué que ce bilan pourrait
s'alourdir puisque des personnes
sont portées disparues. Des
plongeurs étaient mobilisés pour
contrôler la partie du bateau
immergée pour voir si d'autres
passagers pourraient s'y trouver.
Des hélicoptères aidés de
puissants projecteurs ont assisté
les opérations de recherches toute
la nuit.
150 Français à bord
Le navire comptait un millier de passagers italiens,
environ 500 Allemands et 150 Français, selon l'armateur
qui n'a pas donné d'autres détails sur les nationalités
représentées à bord.
Les passagers choqués ont été hébergés dans les rares
chambres d'hôtel de la petite île, dans des centres
sportifs et même l'église. Ils étaient transférés par
centaines samedi matin par ferries vers le port de Santo
Stefano sur la terre ferme italienne.
Luciano Castro, un témoin, a indiqué que vers 21h30,
les passagers étaient "en train de dîner quand la
lumière a été coupée, on a entendu un grand coup puis un
grondement et les couverts sont tombés par terre".
"L'eau a commencé à pénétrer dans le bateau, qui
s'est mis à pencher sur le côté", a-t-il dit.
Selon ce témoin, une femme enceinte s'est mise à
crier et des enfants à pleurer. Quand la lumière est
revenue, le commandant a annoncé une panne du générateur
électrique et promis une réparation rapide.
Une brèche de 30 mètres
Des passagers se sont aperçus que le navire penchait
sur un côté, avant que l'équipage n'invite tout le monde
à endosser les gilets de sauvetage et à se regrouper sur
le pont devant les chaloupes. Ensuite l'ordre a été
donné de quitter le navire: sept brèves sonneries et une
longue, selon le témoin.
Francesco Paolillo, un garde-côte a indiqué qu'il y
avait une brèche de 30 mètres dans la coque mais qu'il
était trop tôt pour dire exactement ce qui s'était
passé. "Nous pensons que le navire a navigué trop près
d'un obstacle tel qu'un rocher", a-t-il dit.
"Vers 20h le Costa Concordia, long de 290 mètres, a
commencé à prendre l'eau et s'est incliné d'environ 20
degrés, ont indiqué les garde-côtes, ajoutant que la
plupart des occupants avaient quitté le navire à bord de
chaloupes de sauvetage.
Accueil des naufragés
Le maire de Giglio s'est efforcé d'accueillir de son
mieux les naufragés sur sa petite île. "Nous essayons de
les installer où nous le pouvons, dans des écoles, des
garderies, des hôtels, n'importe où sous un toit", a
déclaré Sergio Ortelli.
L'armateur Costa Crociera qui possède le bateau s'est
dit "choqué" et a exprimé ses condoléances aux familles.
La compagnie a indiqué ne pas pouvoir déterminer dans
l'immédiat la cause de l'accident, assurant que
l'évacuation avait été rapide, même si elle avait été
rendue difficile par le fait que le bateau penchait de
plus en plus sur le côté, absorbant beaucoup d'eau.
L'armateur Costa Crociere a précisé dans un
communiqué que le bateau transportait 3.200 passagers et
un millier de membres d'équipage et que le navire était
parti "de Savone pour une croisière en Méditerranée,
avec des escales prévues à Civitavecchia, Palerme,
Cagliari, Palma de Majorque, Barcelone et Marseille.
Un "temple du divertissement"
Le navire venait de quitter le port de Civitavecchia,
près de Rome, lorsqu'il a rencontré des difficultés.
Des unités des garde-côtes et d'autres bateaux
notamment des ferries assurant la liaison entre la côte
toscane et l'île de Giglio se sont aussitôt rendus dans
la zone pour participer à l'évacuation des passagers et
de l'équipage.
Le navire Costa Concordia était considéré comme un
véritable "temple du divertissement" avec ses 58 suites
avec balcons, cinq restaurants, 13 bars, cinq jacuzzis
et quatre piscines.
Les secours sont coordonnés par la capitainerie du
port de Santo Stefano et les carabiniers.